La sagesse de l'autonomie, de l'amour et de la raison
Religions et morales ont toujours loué le bien, la droiture, la justesse…
sans toujours expliciter clairement comment ceux-ci devaient se manifester. Un
tel discours suscite l'approbation voire l'enthousiasme, mais ne résout rien
concrètement. Il peut même servir à manipuler les foules en les faisant agir
dans le sens de ce qui est plus ou moins subtilement désigné comme " bien
" ou " juste "...
Aujourd'hui, l' " éthique " du plus grand nombre, se fonde sur des
jugements superficiels, se résume à un ensemble de réflexes, de dogmes et
d'idées reçues d'origine culturelle ne formant pas un tout cohérent, ne
résolvant pas les problèmes, voire engendrant la violence. Quand on a
réalisé cela, on ne s'étonne plus de l'état du monde.
D'un point de vue plus collectif, la présente proposition naît du désir
d'un monde plus pacifique, agréable et durable d'une part et de plusieurs
constats d'autre part.
Le premier de ces constats est celui des crimes et génocides qui ne cessent
d'émailler l'Histoire, et qui montrent à qui en douterait que l'homme tombe
facilement dans des comportements opposés à l'humanisme le plus élémentaire
si rien d'adéquat ne l'y maintient…
Le second est celui de l'abondance des croyances irrationnelles (au moins 80% de
l'humanité), accompagnée de la montée du fanatisme et du sectarisme, à
l'époque des armes atomiques.
Bien sûr, toute croyance n'est pas forcément nuisible, mais en fin de compte,
la crédulité entretient la division, la certitude hâtive s'oppose à la
compréhension mutuelle, malgré tous les discours pacifistes que l'on pourra
faire. Lorsqu'un peuple estime que telle terre lui revient de droit parce que
" Dieu " la lui a attribuée, on peut comprendre que cela rende les
négociations difficiles…
Le troisième constat, symétrique du précédent, est celui du manque de
propositions alternatives. On reproche souvent aux libres penseurs de ne faire
que critiquer…
Le quatrième est celui de la prépondérance d'un égoïsme à courte vue,
induisant une généralisation des conflits (par la compétition), ainsi qu'une
destruction inexorable des ressources naturelles (par pollution et
sur-consommation).
Le cinquième est celui de la puissance technique dont l'homme bénéficie
aujourd'hui, qui, faute d'une sagesse suffisante, menace paradoxalement sa
propre survie.
Le sixième est celui de la difficulté des hommes à vivre ensemble
démocratiquement, de façon harmonieuse, c'est-à-dire à se mettre d'accord
librement, même lorsqu'ils partagent une même idéologie…
D'où l'idée de proposer une certaine façon d'être, de vivre et de penser,
concrètement porteuse d'harmonie.
D'où l'idée de faire en sorte que cette façon d'être se répande, et vite,
qu'elle ne se contente pas d'être une simple éthique pour quelques êtres plus
autonomes ou perfectionnistes que la moyenne, mais se manifeste par des
pratiques, une publicité, une notoriété voire une organisation comparables en
importance à celles dont bénéficient par exemple les grandes religions…